Dernière balade dans Athènes avant de prendre le car pour Istanbul. Je découvre le “quartier chinois”, un petit secteur près du marché central où la majorité des commerces sont tenus par des asiatiques.
Les métiers des rues ne sont pas l'apanage des seuls étrangers. Les Grecs sont aussi présents avec la vente de tickets de bus, de livres neufs ou d'occasion, de pâtisseries sucrées ou salées. Aux étrangers la vente d'objets divers, lunettes, parapluies, bijoux, montres, foulards, images, de fleurs, de fruits, de gadgets. La vente d'objets en bois sculptés semble réservée aux Africains. Des Rroms, grecs ou d'autres pays de Balkans (il semble que contrairement à la France ou l'Allemagne la Grèce ne les expulse pas) partagent également ce type d'activités.
L'existence de petits commerces tenus par des immigrés non-Européens est la marque de dynamiques d'installation et d'intégration. La Grèce est en fait un pays d'immigration qui s'ignore encore.
Mais les obstacles mis à l'obtention de titres de séjour freine cette dynamique d'intégration, relègue une grande partie des migrants dans des marges et favorise leur exploitation. La crise s'y ajoute comme facteur agravant. Les estimations du nombre de sans-papiers en Grèce sont sensiblement du même niveau qu'en France, pour un pays six fois moins peuplé. C'est dire l'importance du secteur informel dans l'économie, mais c'est aussi une population dont la situation va se dégrader rapidement, tandis que la position des immigrés ayant un titre de séjour se trouvera elle aussi fragilisée.