Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 12:03

Selon les chiffres annoncés le 18 novembre à la presse par le gouvernement serbe, le nombre de demandes d'asile en Serbie aurait été multiplié par 6 entre 2010 et 2011, pour atteindre 2700. Pour les exilés, le passage par voie maritime de la Grèce vers l'Italie est devenu très difficile, tandis que les contrôles à la frontière hongroise se sont renforcés. Comme en Bulgarie, des exilés font donc le choix, généralement par défaut, de tenter de rester.

 

Malgré une forte décrue, de plus de 17000 en 2010 à un peu plus de 6000 au premier décembre cette année, les Serbes restent nombreux à demander l'asile dans des pays de l'Union européenne, et restent la première nationalité dans certains pays comme l'Allemagne. L'Union européenne exerce un chantage vis-à-vis des pays de l'ex-Yougoslavie, menaçant de remettre en cause la suppression des visas d'entrée s'ils ne font pas baisser le nombre de leurs ressortissants venant demander l'asile dans l'UE. Les Rroms sont très nombreux parmi ces demandeurs d'asile.

Partager cet article
Repost0
Published by exilesengrece
20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 16:13

Le 12 décembre s'est ouvert le procès de trois des agresseurs d'un demandeur d'asile afghan. Mais selon Human Rights Watch c'est le premier de ce genre depuis 1999, alors que les agressions racistes se multiplient en Grèce et à Athènes en particulier. La communauté pakistanaise a ainsi recensé 60 attaques contre des Pakistanais au cours du premier trimestre 2011. En avril, un local de la communauté somalienne a été attaqué et vandalisé, et 10 personnes ont été blessé. En mai, les émeutes racistes ont conduit à l'hospitalisation d'au moins 25 personnes, et peut-être à un décès (le lien entre ce décès et les émeutes n'est pas certain).

 

Le principal parti d'extrême-droite, le LAOS, participe au nouveau gouvernement grec où il détient trois ministères, dont celui de la défense.

Partager cet article
Repost0
Published by exilesengrece
12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 16:47

 

Le 5 décembre au soir, des habitants de la petite ville de Banja Koviljaca ont bloqué la grand' route pour demander le départ rapide des exilés et la fermeture du centre d'accueil des demandeurs d'asile. Cela fait suite à l'agression dont aurait été victime une petite fille serbe de la part « d'un Noir ».

Partager cet article
Repost0
Published by exilesengrece
4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 14:35

 

À Lojane, près de la frontière avec la Serbie, quelques 400 exilés se sont abrités dans les bois pendant l'été, et commencent à l'approche de l'hiver à squatter des maisons vides.

 

Pour l'instant, le gouvernement ne prend pas de mesure particulière : ces exilés ne souhaitent pas rester en Macédoine, et la Grèce refuse leur réadmission même lorsqu'ils sont porteurs de documents délivrés par les autorités grecques.

 

Mais certains politiciens commencent à s'emparer de l'affaire, Djelal Bajrami, ministre délégué auprès du ministre de l'intérieur, qui par le de « libérer » la ville de Lojane.

Partager cet article
Repost0
Published by exilesengrece
4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 14:32

 

La répression contre les exilés se durci en Serbie. La « Jungle » de Subotica, près de la frontière hongroise, a été détruite par la police et 150 personnes arrêtées. Suite à des manifestations d'habitants, le centre d'accueil de demandeurs d'asile de Banja Koviljaca doit être fermé, et des mesures policières seront prises à l'encontre des exilés présents dans la petite ville. Dans les autres localités où le centre pourrait être implanté, des oppositions se manifestent.

 

Voici la traduction par Dragan Grcic, de Migreurop, d'un article paru dans Politika, le quotidien serbe de référence, suite à la visite à Banja Koviljaca du ministre de l'emploi et des affaires sociales, en charge des demandeurs d'asile :

 

« "Ljajić: Nous déporterons les faux demandeurs d'asile" (Politika)

Hier, un autobus d'immigrants s'est rendu à Bogovađa, dans le centre pour demandeurs d'asile local.

Le Ministre de l'Emploi et des Affaires sociales Rasim Ljajić annonce à „Политика” qu'un paquet de mesures, à court et à long terme, est prêt, pour résoudre le problème des demandeurs d'asile à Banja Koviljača. Ljajić a passé avant-hier plusieurs heures avec des citoyens de Banja Koviljača, et a répondu rapidement à leur appel.

- Nous devons résoudre ce problème ensemble, en coordonnant plusieurs actions et mesures que nous avons déjà lancées ou que nous lancerons. Par le renforcement des contrôles à la frontière avec la Macédoine, via laquelle ces personnes arrivent, par le renforcement du contrôle des titres de séjour des personnes présentes à Banja Koviljača. Par le contrôle et la sanction des migrants illégaux, mais aussi des personnes qui leurs louent des maisons à Banja Koviljača. J'ai appris l’information frappante qu'il y a un homme qui possède 15 maisons, et il les loue à des migrants. Dans une maison sont logés 20-30 migrants qui payent deux à trois euros par jour, c'est un véritable business. Nous sanctionnerons ceux qui transfèrent les immigrants de la frontière macédonienne jusque Banje Koviljača, et ensuite jusqu'à la frontière hongroise. C'est un délit classique – affirme Ljajić.

Hormis ces mesures à court terme, qui devront donner des résultats immédiatement, le ministre annonce aussi deux mesures de système (sistemske mere), qui pourraient résoudre le problème à long terme.

- La première mesure est que la procédure qui accorde ou qui refuse la demande d'asile soit rendue plus fonctionnelle et plus efficace, et que pour une demande d'asile nous ayons une approche individuelle envers chaque demandeur, que cette approche soit rapide, en restant approfondie. Cela signifie que lorsque nous refusons une demande d'aile, parce que la personne n'est pas venue en raison de menaces politiques dans son pays, nous avons beaucoup d'éléments et de droits, selon les standards internationaux, pour déporter ces personnes dans les pays dont elles proviennent. La deuxième mesure est la recherche d'une localisation adéquate d'un nouveau centre pour demandeurs
d'asile, ce qui devra avoir lieu dans un endroit inhabité, en rencontrant des conditions particulières.
Actuellement, nous procédons à la recherche de ce lieu et nous sommes en voie de la trouver. Nous avons déjà fait une sélection de plusieurs sites – déclare Ljajić.

Hier, le Commissaire de la République pour les réfugiés, Vladimir Cucić, s'est lui aussi montré très préoccupé par la solution au problème des demandeurs d'asile à Banji Koviljača.

- Nous travaillons chaque jour à la solution de ce problème, mais il faut plus de patience. Concrètement, nous avons envoyé un autobus de demandeurs d'asile à Bogovađa, dans le centre pour demandeurs d'asile.
Cependant, nous sommes conscients que ce n'est pas suffisant, mais nous allons continuer sur notre voie. Pour l'instant, tout se passe selon les délais que nous avions fixés – précise le commissaire.

Vladimir Vulović, le président de l'Association des citoyens de Banja Koviljača, annonce qu'un contact a eu lieu avec Ljajić avant-hier au matin et qu'il est venu quelques heures plus tard.

- Une dizaine d'entre nous, en compagnie du ministre, nous nous sommes promenés au travers de la ville, et nous avons montré à Ljajić qu'une grande partie des ressortissants étrangers, qui sont au nombre de 2.000 dans notre ville, n'ont en général pas de soins adaptés, avant tout médicaux, et ne sont pas passés par toutes les mesures de sécurité. Nous lui avons fait voir de terribles scènes où les enfants marchent pieds nus, où des groupes de 50 personnes se chauffent autour d'un feu-de-camp et où une trentaine de personnes habitent dans une pièce – a dévoilé Vulović.

Les habitants de Koviljača craignent une épidémie d'infection saisonnière, mais aussi des maladies graves que ces personnes pourraient transmettre, ajoute le président de l'association.

- Nous nous sommes mis d'accord que Banja Koviljača est avant tout un lieu touristique. (NDT: la ville comprend des bains de type «spas».) Notre principale demande est que le centre pour demandeurs d'asile soit complètement déplacé. L'accord avec le ministre est que nous restons en contact, et il nous a dit avec une complète gravité qu'il viendrait chaque jour à Banju Koviljaču, si nécessaire – selon Vulović.

Bojan Bilbija, Ljajić: Deportovaćemo lažne azilante, Politika, 30 novembre 2011. »

Partager cet article
Repost0
Published by exilesengrece
20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 10:47

 

Absence de perspectives en Grèce, aggravée par la crise profonde que connait le pays, renforcement des contrôles rendant plus difficile le passage vers l'Italie par l'Adriatique : de plus en plus d'exilés passent par les Balkans vers d'autres pays européens, certains s'y arrêtent pour demander l'asile.

 

La Serbie se trouve ainsi, comme les États voisins, pays d'immigration et de transit. L'Union européenne fait pression pour que ces pays participent à sa politique de lutte contre l'immigration illégale, de contrôle des frontières et d'expulsion des étrangers en situation irrégulière. La Hongrie, pays d'entrée dans l'espace Schengen, renforce les contrôles à sa frontière sud.

 

On trouve donc en Serbie tous les symptômes de la politique européenne d'immigration : centres de rétention financés par l'Union européenne, « jungles » près de la frontière, système d'accueil des demandeurs d'asile saturé.

 

Il existe deux centres d'accueil des demandeurs d'asile, à Banja Koviljaca et à Bogovadja.

 

Le centre de Banja Koviljaca a une capacité d'accueil de 81 places. Il y a 210 demandeurs d'asile dans la ville, ainsi que, selon les estimations, entre 500 et 2000 étrangers en situation irrégulière.

 

La situation s'est tendue dans cette petite ville de 6000 habitants suite au viole d'une ressortissante britannique, dont des exilés sont soupçonnés. Des manifestations ont eu lieu pour demander l'expulsion de tous les étrangers de la ville, et les parents refusent d'envoyer leurs enfants à l'école.

Partager cet article
Repost0
Published by exilesengrece
29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 19:40

Là où il y avait un seul État, la Yougoslavie, il y en aujourd'hui sept. Dont un est membre de l'Union européenne et de l'espace Schengen, la Slovénie, un en voie d'accession, la Croatie, les cinq autres, (Bosnie, Serbie, Monténégro, Kosovo, et et ce qui s'appelle officiellement « Ancienne république yougoslave de Macédoine » devant le refus de la Grèce que cet État souverain porte le nom de « Macédoine »), ayant sans doute vocation, mais plus tard, à rejoindre l'UE.

 

L'Union européenne négocie avec chacun des cinq États la suppression des visas Schengen court séjour et quelques autres facilités, contre leur participation à la politique européenne de contrôle des frontières, à la fois contre les exilés traversant les Balkans vers l'Europe centrale, mais aussi contre leurs propres populations, et en premier lieu leurs populations rromes. Ces États doivent ainsi dissuader leurs ressortissants de venir demander l'asile dans l'Union européenne, et réadmettre ceux d'entre eux qui y seraient trouvés en situation irrégulière. Et des centres de rétention fleurissent dans cette partie des Balkans, financés par l'UE.

 

Conséquence de la fermeture des frontières, une « jungle » est apparue à Subotica, en Serbie, près de la frontière hongroise, habitée par quelques 150 exilés.

 

La presse hongroise en fait mention, et l'extrême-droite réagit déjà.

http://www.origo.hu/nagyvilag/20110914-szerbia-arab-es-azsiai-menekultek-a-szabadka-melletti-erdoben-.html

http://videotar.mtv.hu/Videok/2011/09/15/19/Menekultaradat_Szabadkan__rettegnek_a_lakok.aspx

 

Voici la traduction d'un résumé en anglais du premier article :

 

« Cimetière municipal de Subotica.

 

Des Libyens, Tunisiens, Algériens, Indiens, Pakistanais, Afghans – dans le cimetière derrière dans les bois. D'après un Libyen ils sont plusieurs centaines, mais un fossoyeur serbe dit qu'il sait par la police locale qu'ils sont plus de 1000. Subotica est près de la frontière hongroise – les migrants viennent par l'Iran, la Turquie et la Macédoine, ou à travers la Méditerranée puis l'Albanie par bus ou par train, ou avec des passeurs. Ils veulent tous aller en Hongrie. Beaucoup sont venus à cause des révolutions en Afrique du Nord ou des inondations au Pakistan.

 

« J'ai essayé trois fois d'entrer en Hongrie, mais les garde-frontières hongrois m'ont trouvé » dit un Libyen. « Hongrie, gros problème ». Les gardes prennent des groupes de migrants tous les jours et les renvoient en Serbie. « Ce n'est pas la peine de demander l'asile, pas la peine de dire qu'il y a la guerre dans notre pays ou que nous y sommes persécutés et que nous n'avons pas de travail – ça ne les intéresse pas » se plaignent les migrants.

 

La forêt est en train de devenir un camp de réfugiés nomades qui n'arrête pas de grossir, et il est connu par les passeurs comme une étape. « J'ai été amené ici par un passeur parce que je n'avais plus d'argent » dit un Pakistanais désappointé. Ils disent que le camp est maintenant connu dans le monde entier, ici tout le monde peut se réfugier en sécurité avant d'essayer d'entrer dans l'Union européenne.

 

Jusqu'à présent ils n'ont pas créé de plus gros problèmes aux habitants. Le fossoyeur dit qu'ils ne posent pas de problème, personne ne les a dérangé non plus jusqu'à présent, et ils nettoient après leur passage. Le seul problème est qu'ils consomment des centaines de litres d'eau qu'ils ne payent pas. Ils prennent aussi des fruits et des légumes dans les fermes et les jardins alentour.

 

D'après le fossoyeur, la police a fait une décente pour la première fois ce mardi. Ensuite, les gens sont revenus. « S'ils attrapent cinquante personnes, il y en aura cent à leur place », dit-il. Il est désolé pour eux, et ne sait pas ce qu'ils vont faire quand il va faire froid, et ils n'ont pas d'argent.

 

Deux policiers sont venus une demie-heure plus tard et ont essayé d'écrire une liste de noms, mais pas vraiment sérieusement. « Ils s'échappent en Hongrie, et alors ils sont renvoyés ici. Nous les déportons en Macédoine, et ils reviennent. » dit un policier. « Où est la Croix-rouge ? »

 

Les policiers voient seulement un groupe de migrants, alors que la forêt en est pleine. Tout ça a l'air d'un camp de sans-logis dans les bois.

 

Les gens mangent ensemble. Un Indien dit que son père est un homme politique persécuté, que son frère a été tué et qu'il s'est échappé. Il essaye de sauver sa vie en Europe. L'an dernier il a essayé d'obtenir un visa d'étudiant pour la Hongrie, mais n'a pas réussi. Un Pakistanais parle de tous les désastres dans son pays et des attaques de drones durant lesquelles de nombreux réfugiés ont perdu des membres de leur famille. Un homme de l'est de l'Afghanistan : les Talibans ont essayé de le recruter, mais il s'est échappé. Mais la plupart des gens sont venus à cause de la pauvreté et du chômage. Les personnes venant d'Asie ont l'air de ne pas savoir quoi faire, parce que ce n'est pas ce qu'ils espéraient quand ils sont partis pour l'Europe. Ils veulent aller jusqu'en Autriche, mais n'ont pas assez d'argent pour payer les passeurs, qui demandent 1000 € à 3000 € pour les emmener là-bas. Ils sont très mécontents de ne recevoir aucune aide pour accéder à de meilleures conditions.

 

Il y a l'air d'y avoir des conflits entre les Arabes et les personnes venant d'Asie. Tous les Libyens ont quitté Tripoli il y a six mois, et tous sont partisans de Kadhafi. »

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by exilesengrece
29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 17:07

Je profite de mon passage par Sofia sur le chemin du retour pour rencontrer quelques exilés.

 

Parmi eux, un Afghan qui est passé par Calais fin 2008, a demandé l'asile au Royaume-Uni, a été renvoyé en Bulgarie où ses empreintes digitales ont été retrouvées, et a fait une demande de retour volontaire : il est en Europe depuis plus de deux ans, et n'a connu que la rue (y compris maintenant en Bulgarie où il n'est pas hébergé) ou la rétention.

 

Un Kurde, qui est passé en Angleterre en 2000 (il a donc connu le centre de Sangatte), y est resté 7 ans, est retourné en Irak à la mort de son père, est revenu en Europe fin 2010 et a demandé l'asile en Bulgarie ; il vient à la fois de recevoir un refus, et d'apprendre la mort de sa mère ; il a demandé le retour volontaire et attend depuis plusieurs semaine d'obtenir les documents nécessaires. Il est sans hébergement.

 

BG-aout-2011Sofia--squat-pres-centre-d-accueil.jpg

Un bâtiment squatté, près du centre d'accueil de Sofia

 

Un autre Afghan a fait une demande d'asile, est hébergé au centre d'accueil, et apprend le bulgare, qu'il maitrise déjà assez bien.

Partager cet article
Repost0
Published by exilesengrece
29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 17:03

L'immigration en Roumanie est surtout constituée d'étudiants et de travailleurs, soit environs 60 000 personnes. La plupart des travailleurs sont en fait des travailleurs détachés, c'est-à-dire dont le contrat de travail ne dépend pas de la législation roumaine. Beaucoup sont attirés par des promesses de rémunération mirifiques pour travailler en Europe, et payent pour accéder à cet emploi. Puis la société de placement qui les emploie disparaît, et ils restent sans travail et sans papiers.

 

Il y a également un millier de réfugiés et demandeurs d'asile. Environ 10% des demandes d'asile reçoivent une réponse positive. La décision en première instance prend 4 à 5 mois, et il y possibilité de faire appel. Les demandeurs d'asile ont la possibilité de travailler après un an de procédure. Ils sont accueillis dans 5 centres d'hébergement situés à proximité des frontières.

 

Il existe également deux centres de rétention, à Bucarest et à Arad, près des frontières serbe et hongroise, pour les étrangers en instance d'expulsion, et 6 centres de transit, en attendant que la situation administrative de l'étranger soit clarifiée.

 

Il semble que le respect des droits se soit amélioré, mais les associations actives sur le sujet restent peu nombreuses et dépendantes des subventions de l'Union européenne. Elles n'ont pas accès aux centres de rétention.

 

Partager cet article
Repost0
Published by exilesengrece
29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 12:27

 

La Bulgarie et la Roumanie se trouvent dans une situation très semblable dans l'Union européenne. Membres, mais pas à part entière, puisque leur population n'a qu'un accès limité au marché du travail dans les autres pays de l'Union, les deux pays attendent aussi d'être acceptés dans l'espace Schengen. Ils ont de ce fait un rôle tampon entre celui-ci et d'une part l'ancienne Union soviétique, d'autre part la Turquie, et se voient conférer le rôle de garde-frontière d'un espace dans lequel ils ne sont pas admis.

 

C'est une politique inspirée (conditionnant l'entrée dans l'espace Schengen) et financée par l'Union européenne qui est mise en place dans les deux pays. Ils assument le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l'Union, leurs polices aux frontières participent activement aux missions de Frontex, ils construisent des centres de rétention pour les migrants en situation irrégulière, et des centres d'accueil pour les demandeurs d'asile (sans toujours avoir mis en place des procédures fiables de traitement des demandes d'asile, ni des politiques d'intégration des réfugiés).

 

Dans ce cadre commun, chaque pays a ses modalités propres de mise en œuvre de ces politiques.

 

BG-aout-2011-Ljubimec--centre-retention-2.jpg

 

 

La Bulgarie :

 

 

Il y a une immigration de travail, qui se traduit notamment par l'ouverture de petits commerces (ces immigrés viennent notamment de Chine et du Proche-Orient). La Bulgarie accueille également des étudiants étrangers.

 

Une faible proportion des exilés entrant dans l'Union européenne à partir de la Turquie le font par la Bulgarie, mais cette proportion tend à s'accroitre en raison des difficultés rencontrées en Grèce et de l'intensification des contrôles entre la Grèce et l'Italie. L'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'espace Schengen devrait amplifier ce phénomène.

 

Face à cela, les anciens gardes-frontières militarisés ont été affectés à la surveillance de la frontière extérieure de l'Union européenne, et une premier centre de rétention a été ouvert à proximité de Sofia pour les étrangers en instance d'expulsion. Les conditions matérielles et d'accès aux droits y sont fortement dégradées et ont été dénoncées par les organisations de défense des droits de l'homme. Un second vient d'être construit à Ljubimec, donc tout près de la frontière avec la Turquie et la Grèce. Les conditions matérielles y sont conformes aux standards occidentaux, l'accès aux droits dans cette petite bourgade à l'écart de toute ville importante.

 

BG-aout-2011-Ljubimec-centre-retention-1.jpg

Le centre de rétention de Ljubimec

 

L'accès à l'information sur les droits et à des traducteurs est du reste un problème récurent pour les étrangers en Bulgarie, quelle que soit leur situation administrative.

 

Les demandeurs d'asile sont sensés être hébergés dans des centres d'accueil. Ils peuvent en sortir pendant la journée, et reçoivent une literie et une allocation de 60 leva par mois (30 €). Ils ne sont ni nourrit ni vêtus, et cette somme est insuffisante pour vivre. Les demandeurs d'asile qui n'ont pas d'argent par ailleurs doivent donc trouver des moyens de subsister, sachant qu'ils ne sont pas autorisés çà travailler.

 

BG-aout-2011-Sofia-centre-d-accueil-1.jpg

Le centre d'accueil de Sofia

 

Un centre d'accueil existe dans une lointaine banlieue de Sofia. Un second devait ouvrir en septembre à Pastrogor, près de la frontière turque. Celui-ci est construit à l'écart du village, et entouré d'un haut mur coiffé de barbelés. Autant il est possible de trouver des petits boulots au noir à Sofia, autant on peut se demander comment les demandeurs d'asile vont subsister dans ce village avec 30 € par mois.

 

Contrairement à la loi, une partie des demandeurs d'asile sont enfermés en centre de rétention, même s'il y a des places libres en centre d'accueil. De même, certains demandeurs d'asile sont refusés en centre d'accueil et restent à la rue. Certains squattent des bâtiments vides à proximité du centre d'accueil de Sofia.

 

Le traitement des demandes d'asile semble erratique et peu professionnel. L'exemple d'un demandeur d'asile irakien qui travaillait pour une compagnie pétrolière occidentale et dont la maison avait été détruite par un attentat, et qui a été débouté au motif que la destruction de sa maison par un attentat ne prouvait pas qu'il ait été personnellement menacé, ne semble pas un cas isolé.

 

Pour les personnes obtenant le statut de réfugié, la Croix-rouge gère un programme d'insertion qui reste assez minimaliste.

 

Les rares associations mobilisées sur la question apportent un minimum de soutien matériel et juridique, et organisent des cours de langue bulgare.

Partager cet article
Repost0
Published by exilesengrece