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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 11:28

Certains exilés ont de l'argent et achêtent leur nourriture dans les magasins de la ville. Les autres font les poubelles pour trouver à manger. C'est une chose visible quotidiennement dans les rues d'Igoumenitsa.

 

Nous continuons a découvir les differents lieux où ils s'abritent à proximite du port, sous un pont, dans les caves d'un immeuble en construction. Les relations sont assez fluides entre les communautes, et Maghrebins et Soudanais habitent ensemble.

 

Igou-sous-le-pont.JPG

 

Nous retournons à la "Jungle des Pentes", où des Marocains nous invitent à manger. L'un d'eux a passe plusieurs années en Italie et en France, avant d'être expulsé.

 

Les discussions sont assez fluides avec les gens, et nous commencons à être repérés comme des personnes qui vont raconter "en Europe" ce qui se vit ici. Nous relativisons notre rôle, mais notre démarche est généralement accueillie avec sympathie. Pour les exilés, la Grèce ce n'est pas l'Europe. L'Europe, c'est après, quand ils auront reussi à sortir de Grèce, et qu'ils seront là où leurs droits seront respectés. Nous relativisons les choses, et du coup parlons des droits, notamment du droit d'asile, du rôle des associations.

 

Quelques exilés ont le but specifique d'aller en Grande-Bretagne, certains s'orientent vers un pays particulier, parce qu'ils y ont de la famille ou des amis, parfois parce qu'ils en ont une idée favorable, ou veulent retourner dans le pays où ils ont passé plusieurs années et commencé à faire leur vie avant d'être expulsés. Mais beaucoup n'ont pas de but precis et veulent simplement arriver "en Europe", là où leurs droits seront respectés et où ils auront une vie meilleure.

 

En fin d'après-midi, la situation se tend brusquement. La police anti-emeutes évacue brutalement la portion d'autoroute qui mène au port. Des exilés répliquent par des jets de pierre. Les policiers les poursuivent jusque sur le flanc de la colline.

 

Igou-entree-port-7.JPG

 

Je ressorts vers minuit pour voir où en est la situation. Il n'y a pas un exilé visible en ville. Des voitures de police patrouillent sur tout le front de mer, devant le port, et dans les petites rues où sont les immeubles en construction squattés par les exilés. Une voiture de police stationne sous le pont de l'autoroute : la "Jungle des pentes" est coupée de la ville.

 

La situation était déjà tendue la nuit dernière : des militants d'extrême-droite ont agressé un Algerien, d'autres exilés sont venus l'aider et ont cassé des vitres de voitures.

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Published by exilesengrece